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RECHERCHES ET BULLETINS

COVID-19 : répercussions sur l’assurance crédit

 


Aperçu

  • Alors que le nombre de cas augmente à l’extérieur de la Chine, il semble que les principales économies du monde seront nombreuses à être touchées, ce qui entraînera un risque de chute du commerce mondial et des opérations commerciales.
  • La perturbation de la production engendrera de faibles revenus, c’est-à-dire des marges et des bénéfices faibles, les secteurs de l’automobile, du textile et des produits chimiques étant les plus touchés au départ. Les compagnies aériennes et les exploitants d’entreprise de transport et de voyage sont susceptibles de suivre.
  • Si le commerce mondial fait face à des perturbations considérables prolongées, les entreprises de divers secteurs sont susceptibles de connaître des pressions financières et des risques de crédit accrus.
  • En l’absence de violation grave des clauses stipulées, les assurés devraient pouvoir présenter une demande d’indemnité valable pour les sinistres liés à la COVID-19 en vertu d’une police d’assurance du crédit commercial, car la cause directe du sinistre est le défaut de paiement ou le non-paiement, et la garantie ne tient pas compte de la cause sous-jacente du sinistre, si elle n’est pas exclue.
  • Les entreprises ayant des participations dans plusieurs endroits sévèrement touchés doivent :
    • adopter une approche prudente en matière d’exportation vers l’emplacement, en réexaminant les contrats en vigueur;
    • se préparer à répondre aux demandes de renseignements précis des assureurs sur les fonds en souffrance pour les biens ou services vendus à des risques qui se trouvent à cet emplacement, ainsi que pour les instructions de s’abstenir d’expédier si les ports atteignent leur pleine capacité;
    • déterminer, avant de procéder à une expédition potentiellement assurable, si les conditions sur le terrain sont telles qu’elles entraîneront une perte prévisible, et si elles font preuve de prudence et de diligence.
  • La pandémie de COVID-19 et les efforts pour freiner sa propagation perturbent l’activité économique et ont des répercussions sur les marchés de l’assurance du crédit commercial, du risque politique et du cautionnement. Alors que le nombre de cas augmente à l’extérieur de la Chine, il semble que les principales économies du monde seront nombreuses à être touchées, ce qui entraînera un risque de chute du commerce mondial et des opérations commerciales.

 

L’économie mondiale fait face à des risques accrus, car le nombre de nouveaux cas rapportés en dehors de Chine dépasse celui de ce pays. À la suite de la flambée épidémique en Corée du Sud, en Italie, en Iran et au Japon, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a mis à jour le statut de la COVID-19, qui passe d’une épidémie à une pandémie, et de nouvelles épidémies sont susceptibles de naître. Les perturbations probables du commerce causées par les mesures de confinement à plusieurs endroits ont provoqué des pertes sur le marché fin février. Les actions mondiales ont perdu un dixième de leur valeur au cours de la semaine du 24 février 2020, la valeur des actions mondiales baissant de 5 billions de dollars américains.

Alors que les analystes s’attendaient initialement à ce que les effets économiques se limitent au premier trimestre 2020, la COVID-19 semble avoir des conséquences plus longues. Début mars, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a averti qu’une flambée épidémique durable et intensive dans les régions Asie-Pacifique, Europe et Amérique du Nord pouvait faire baisser la croissance mondiale de 1,5 % en 2020, alors que ses prévisions avant l’épidémie étaient une croissance de 2,9 %. Même sans une telle épidémie, l’OCDE a révisé à la baisse ses prévisions de croissance à 2,4 % pour 2020.

La combinaison du ralentissement de la croissance chinoise, du resserrement des conditions financières mondiales, des perturbations des chaînes d’approvisionnement et des flambées épidémiques localisées augmente les risques liés à la demande et à l’approvisionnement. En Chine, plus de 80 villes, représentant 48,6 % du PIB chinois en 2018, ont été placées en confinement barricadé total ou partiel. Les estimations de la croissance chinoise pour 2020 ont été revues à la baisse. Même si les perturbations se limitaient au premier trimestre 2020, l’épidémie pourrait réduire la croissance du PIB de 0,6 %. Une décélération en Chine affaiblirait la demande mondiale en marchandises et en tourisme, ce qui aurait des retombées économiques. Les économies asiatiques seront particulièrement exposées, étant donné leurs liens commerciaux et d’investissement étroits avec la Chine. Les exportateurs de marchandises d’Afrique et d’Amérique latine sont également confrontés à des risques.

Il est probable que les mesures de confinement initialement prises en Chine soient reprises ailleurs, ce qui aura des conséquences pour les entreprises de nombreux secteurs. Les interruptions du travail et la restriction des déplacements gêneront la fabrication et le commerce dans un nombre croissant de marchés. Les données publiées début mars 2020 annonçaient un ralentissement économique net de l’activité des manufactures japonaises et sud-coréennes, tandis que l’Italie peut également enregistrer un ralentissement économique. Alors que d’autres flambées épidémiques apparaissent, des conséquences économiques semblables sont probables partout dans le monde.

Les économies développées qui connaissent une faible croissance et qui ont une marge de manœuvre limitée en matière de stimulation budgétaire et monétaire sont les plus exposées aux chocs liés à la COVID-19, au même titre que les marchés émergents dépendant des marchandises présentant des doubles déficits. Les marchés développés particulièrement en danger comprennent l’Italie, la Corée du Sud, l’Espagne et le Japon, alors que le Chili, l’Afrique du Sud et la Malaisie seraient exposés en cas de ralentissement économique chinois.

Les banques centrales des principales économies mondiales ont promis un soutien monétaire. La Réserve fédérale américaine, la Banque du Japon et la Banque d’Angleterre ont souligné leur volonté d’intervenir afin de soutenir le marché et la stabilité financière, suscitant l’espoir de mesures de stimulation, l’injection de liquidités, d’achats d’actifs et de baisse des taux d’intérêt. La Réserve fédérale a baissé les taux d’intérêt dans l’urgence le 3 mars, baissant son taux d’intérêt de référence de 50 points de base. Bien que ces déclarations puissent soutenir les profits du marché, la politique monétaire n’est pas suffisante pour compenser les répercussions totales d’une flambée épidémique prolongée, en particulier en cas de fermetures d’entreprises généralisées et d’interruption des flux de trésorerie. Après plus de dix ans de politique monétaire accommodante, de nombreux marchés développés n’ont pas la marge de manœuvre nécessaire pour répondre aux risques de cette manière.

Perturbation du commerce et des chaînes d’approvisionnement

L’intégration poussée de la Chine dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, conjuguée à la propagation internationale de la COVID-19, aura des conséquences sur les activités mondiales. Même si les manufactures commencent à rouvrir en Chine, il est probable que les entreprises fonctionneront en dessous de leur capacité en raison des pénuries de personnel et de composants. Alors que la flambée épidémique se présente dans d’autres centres manufacturiers clés, comme le nord de l’Italie et la Corée du Sud, la perturbation de la chaîne d’approvisionnement est susceptible de se prolonger.

En février, le Royaume-Uni a enregistré la plus forte chute mensuelle des délais de livraison des fournisseurs depuis 30 ans. De plus, Hyundai a stoppé sa production de voitures en dehors de Chine à la suite de la pénurie de pièces venant de Chine, tout en enregistrant également une chute des ventes de 13 % sur douze mois en février. De la même façon, Jaguar Land Rover a déclaré des problèmes d’approvisionnement, tandis qu’Apple et beaucoup d’autres détaillants et fabricants indiquent qu’ils pourraient ne pas atteindre leurs objectifs en matière de chiffre d’affaires trimestriel, après des fermetures de magasins en Chine, des arrêts temporaires de la production et des retards de livraison.

La plupart des industries souffriront probablement des répercussions négatives de la COVID-19, les effets s’intensifiant alors que la gravité et la durée de la pandémie augmentent. L’interruption de la production engendrera de faibles revenus, c’est-à-dire des marges et des bénéfices faibles dans les secteurs de l’automobile, du textile et des produits chimiques. Au même moment, les compagnies aériennes et les exploitants d’entreprise de transport et de voyage sont susceptibles de connaître des difficultés liées à la demande, en raison du ralentissement des déplacements mondiaux et nationaux. Nous présentons ci-dessous les effets potentiels pour des secteurs clés :

  • Produits électroniques de consommation : Les chaînes d’approvisionnement centrées sur la Chine, ainsi que l’exposition importante aux marchés de consommation chinois, laissent les entreprises de produits électroniques et technologiques particulièrement exposées aux perturbations liées à la COVID-19. Les entreprises de matériel sont confrontées à des risques notables, étant donné leur dépendance aux chaînes d’approvisionnement asiatiques complexes. Les estimations laissent entendre que 64 millions de téléphones intelligents de moins seront expédiés au premier semestre 2020, même si les usines commencent à rouvrir. L’effet sur le bilan peut être limité au premier semestre si la Chine parvient à normaliser l’activité de fabrication, bien qu’un ralentissement de l’activité des consommateurs causé par les épidémies localisées puisse avoir une incidence sur la demande. Foxconn Technology Group, le principal assembleur d’iPhones d’Apple, a précisé que la production normale reprendra en Chine continentale d’ici fin mars 2020.
  • Produits chimiques : La faible consommation en Chine et dans les marchés connaissant une flambée épidémique réduira probablement la demande de produits pétrochimiques. La baisse de la production dans le secteur de l’automobile, source clé de la demande de produits chimiques, a également une incidence sur les producteurs de produits chimiques. L’entreprise allemande BASF, dont un cinquième des activités dépend de l’industrie de l’automobile, a souligné que l’épidémie allait probablement peser sur son résultat net en 2020. Le bilan des entreprises qui sont plus exposées que la moyenne à la demande chinoise en produits pétrochimiques subira probablement une pression accrue, ce qui contribuera potentiellement à l’insolvabilité des entités ayant une cote de crédit faible et une résistance financière limitée. Certains producteurs américains de produits chimiques ont révisé les perspectives de leur résultat net à la baisse pour le premier trimestre 2020, mais les prévisions annuelles n’ont pas changé, les entreprises anticipant des effets limités au premier semestre. La demande de polypropylène a augmenté, car on s’attend à ce que la production de masques chirurgicaux faciaux bondisse en 2020. L’augmentation de cette demande ne compensera toutefois pas la faiblesse par ailleurs dans le secteur. Les niveaux de production devraient rester en dessous de leur capacité en Chine, car les entreprises continuent à rencontrer des pénuries de main-d’œuvre et des perturbations des chaînes d’approvisionnement. Les conséquences seront exacerbées lorsque les mesures de confinement seront mises en œuvre dans d’autres marchés, comme la Corée du Sud et le Japon.
  • Automobiles : Étant donné les mesures drastiques prises pour juguler la propagation de la COVID-19, l’industrie automobile de la Chine a été particulièrement frappée. En janvier, les ventes de véhicules légers ont diminué de 20,4 % sur douze mois, et seuls 19 % des concessionnaires ont repris une exploitation normale le 10 février. Certains fabricants n’étant pas en mesure de reprendre le travail avant mars, les pertes de volume de production en Chine sont estimées à 900 000 au premier trimestre 2020. On s’attend à une baisse de 4,3 % de la production de véhicules légers en Chine en 2020. Puisqu’elle est un élément essentiel de la chaîne d’approvisionnement mondiale de l’automobile, l’activité perturbée en Chine devrait entraîner une baisse de 1,9 % de la production mondiale de véhicules en 2020. L’Asie étant responsable de 50 % des mesures mondiales de véhicules, une flambée épidémique plus importante dans la région aurait des répercussions supplémentaires sur les perspectives. Les mesures de confinement en Chine ont déjà touché l’approvisionnement en composants automobiles à l’extérieur de la province du Hubei et de la Chine continentale, forçant des arrêts de production ailleurs. Hyundai Motor et Kia Motors ont arrêté la production dans leurs usines de Corée du Sud en raison de la pénurie de composants (une flambée épidémique localisée de la COVID-19 est susceptible d’entraîner des perturbations supplémentaires). L’épidémie de COVID-19 imposera une pression sur le bilan de nombreux constructeurs d’automobiles; ceux qui dépendent beaucoup des composants produits en Chine et des ventes chinoises sont les plus exposés. Les entreprises japonaises comme Toyota, Honda et Nissan devraient avoir suffisamment de liquidités pour réchapper aux perturbations, même si les ventes devraient être affaiblies.
  • Textiles : La fermeture des usines textiles en Chine a perturbé les chaînes d’approvisionnement de vêtements, touchant la livraison de vêtements aux détaillants occidentaux. De nombreux fabricants de vêtements utilisent des composants comme des textiles, des fermetures à glissière de Chine ou de ses alentours, et les mesures de confinement ont entraîné des goulots d’étranglement de la production. La Chine fabrique environ un tiers des vêtements et textiles produits dans le monde, et certains détaillants ont déclaré que les collections d’été seront livrées ultérieurement en raison des arrêts de production dans le pays. Les marques ont annoncé des retards de livraison de 25 à 45 jours. Mais certaines industries du textile au vêtement du pays ont tiré profit du retard des expéditions de Chine, les commandes nationales et d’exportation de l’Indonésie augmentant de 10 % jusqu’à présent cette année. La COVID-19 peut également entraîner la modification des chaînes d’approvisionnement, les entreprises de mode s’approvisionnant en textiles auprès de fabricants qui se trouvent plus près d’elles. Mais il est probable que cela soit temporaire en cas de flambée épidémique mondiale de la COVID-19. La baisse de la demande en produits de mode luxueux en Chine est également susceptible d’avoir des incidences sur les détaillants européens, augmentant les risques de crédit en 2020.

Incidence sur les marchés du cautionnement

Depuis quelques années, les entreprises se sont tournées vers le marché du cautionnement pour l’émission de cautionnements d’exécution afin de remplacer de manière viable les diverses formes de garanties, y compris les garanties bancaires et les lettres de crédit. Les assureurs en assurance cautionnement ont voulu émettre des garanties pour les soumissions et les garanties d’exécution conventionnelles et afin de garantir les paiements liés au commerce, à la protection environnementale, à l’obligation liée à la mise hors service d’une immobilisation, à la franchise d’assurance, à l’indemnisation des accidents de travail ou aux prestations des avantages sociaux et d’aide sociale. Les offres de produits des marchés du cautionnement se sont multipliées et sont plus largement acceptées sur de nombreux marchés internationaux.

Comme pour le secteur bancaire, la documentation sur le crédit et les clauses Nature et étendue de l’assurance des assureurs en assurance cautionnement exigent souvent que les entreprises maintiennent des ratios financiers minimaux; dans un environnement financier bouleversé, de nombreuses entreprises risquent de ne pas respecter leurs engagements financiers et seront forcées de satisfaire aux demandes de garanties. Sur le marché du cautionnement, les souscripteurs réduiront probablement leur soutien aux entreprises incapables de maintenir leurs activités durant cette période de perte d’exploitation, surtout si le retour à une activité économique normale est retardé. Les entreprises à risque en raison des problèmes des chaînes d’approvisionnement chinoises peuvent aussi s’attendre à faire l’objet d’une surveillance rigoureuse des marchés du cautionnement.

Dans la construction, les entrepreneurs et leurs cautions peuvent demander une protection en vertu des dispositions sur la force majeure et se voir accorder un rajustement des délais contractuels et de la rémunération. Le stress que subissent les flux de trésorerie et les bilans provient des arrêts et des reports des nouveaux projets et du financement des travaux. En plus de l’industrie de la construction, les assureurs d’assurance cautionnement peuvent réduire l’appétence pour le risque des secteurs du voyage, de l’hébergement, de la vente de détail et de l’énergie.

Incidence sur le marché du financement structuré

Les répercussions ont été moins immédiates sur le marché du crédit structuré, mais on a observé quelques perturbations, surtout en Asie. On signale que des ententes entre des banques et de potentiels emprunteurs ont été reportées. Par conséquent, les sorties de fonds des banques auront probablement du retard les deux premiers trimestres de 2020, mais on assistera à une légère hausse de l’activité aux deux derniers trimestres de l’année, quand les affaires repoussées seront finalement passées sur le marché du risque politique et du crédit structuré.

Comme l’assurance crédit commercial, l’assurance du crédit structuré ou des défauts de paiement ne s’intéresse pas à la cause sous-jacente du défaut de paiement ou du non-paiement d’un paiement prévu (il est très inhabituel qu’une police d’assurance crédit commercial contienne une exclusion relative à une pandémie). Si un emprunteur est incapable de verser les paiements prévus à leur échéance en raison des mesures relatives à la COVID-19, la garantie répondrait tant qu’aucune des exclusions ne s’applique. Certains assureurs sont plus prudents lorsqu’ils indiquent les risques et la prise en charge de prêts à certains secteurs industriels, comme les compagnies aériennes, qui peuvent être gravement touchées. La récente volatilité des marchés financiers et les baisses du cours du pétrole vont probablement exacerber cette tendance. Un assureur déclare que son appétence pour les risques de crédit des secteurs de l’aviation commerciale, des croisières, de l’expédition et du pétrole et du gaz pourrait baisser de manière importante. Étant donné que l’assurance du crédit structuré est axée sur le risque de crédit de l’emprunteur, certains souscripteurs demandent aux assurés potentiels de tenir compte des effets probables de la COVID-19 sur les activités de leurs emprunteurs avant de donner des précisions sur la garantie.

Incidence sur le marché du risque politique

La garantie du risque politique protège les assurés contre les mesures défavorables prises par le gouvernement hôte, à l’exception des mesures prises dans l’intérêt général afin de protéger la santé, l’environnement, la sécurité ou l’économie. En outre, les mesures défavorables doivent provoquer un sinistre catastrophique et non une simple baisse du chiffre d’affaires. Étant donné la nature de ces deux exigences et l’action des gouvernements à ce jour, il est peu probable que les polices d’assurance du risque politique aient été déclenchées pour l’instant. Mais on ne peut pas écarter le risque que des gouvernements prennent des mesures directes et discriminatoires, ce qui changerait cette dynamique. Cela dépendra beaucoup de la manière dont le gouvernement et le public réagiront dans cette situation sans précédent.

Par exemple, si le gouvernement cible une entreprise ou un secteur donné par des mesures spoliatrices, une police peut s’appliquer. À l’inverse, si l’action d’un gouvernement est considérée comme insuffisante ou inappropriée par ses citoyens – provoquant des conflits civils ou une violence politique à l’origine de dommages à une installation assurée –, la garantie s’appliquerait. Enfin, si les répercussions sur l’économie générale entraînent des pénuries de devises fortes provoquant l’incapacité à convertir la monnaie locale ou à transférer des devises fortes, l’assurance contre le risque politique peut offrir un mécanisme pour la conversion et le transfert des paiements.

Incidence sur l’assurance du crédit commercial

Si le commerce mondial enregistre des perturbations considérables et prolongées, les entreprises de nombreux secteurs sont susceptibles de connaître des pressions financières et des risques de crédit accrus. Si la propagation mondiale de la COVID-19 s’accélère, les conséquences sur le résultat net et le bilan devraient s’intensifier au cours des prochains trimestres.

Les répercussions mondiales de la pandémie de COVID-19 se sont immédiatement fait sentir sur le marché de l’assurance du crédit commercial. En particulier, la combinaison des pertes d’exploitation entraînant une baisse du chiffre d’affaires et des flux de trésorerie pour les contreparties assurées et de l’établissement de contrats de force majeure incite les assureurs à réduire les montants. Une minorité d’assureurs a pris des mesures drastiques, au moins un assureur ayant résilié des montants pour les acheteurs de la province du Hubei avec un préavis très court aux clients. La plupart des assureurs adoptent néanmoins une approche pragmatique et surveillent la situation. Et même si l’on prévoit que les effets de la COVID-19 se répandent sur la planète, les répercussions sur les marchés du crédit commercial peuvent être lourdes de conséquences. Les assureurs continueront à surveiller cette situation fluctuante.

La plupart des garanties en vertu d’une police d’assurance du crédit commercial sont des « garanties du crédit générales », ce qui signifie que les assurés sont couverts contre le non-paiement des comptes clients admissibles qui ne sont pas expressément exclus. Dit simplement, les polices ne désignent pas les risques assurés, mais énumèrent plutôt les exclusions qui annulent la garantie. Les contrats exigent habituellement que l’assuré fasse preuve de prudence et de diligence raisonnable tout au long de la période de garantie et stipulent qu’il ne peut pas continuer à procéder à des expéditions assurées qui peuvent être à l’origine d’un sinistre prévisible connu.

Si ces clauses ne sont pas violées, les assurés devraient être en mesure de présenter une demande d’indemnité valable pour les sinistres liés à la COVID-19, car la cause directe du sinistre est le défaut de paiement ou le non-paiement, et la garantie ne tient pas compte de la cause sous-jacente du sinistre, si elle n’est pas exclue.

Les entreprises ayant des participations dans des endroits touchés doivent :

  • surveiller activement la situation; 
  • adopter une approche prudente en matière d’exportation vers les emplacements, en réexaminant les contrats en vigueur; 
  • se préparer à répondre aux demandes de renseignements précis des assureurs sur les fonds en souffrance pour les biens ou services vendus à des risques qui se trouvent à cet emplacement, ainsi que pour les instructions de s’abstenir d’expédier si les ports commencent à atteindre leur pleine capacité;
  • déterminer, avant de procéder à une expédition potentiellement assurable, si les conditions sur le terrain sont telles qu’elles entraîneront une perte prévisible, et si elles font preuve de prudence et de diligence.

En prenant ces mesures et d’autres visant à atténuer les risques pour la continuité des activités, vous permettrez à votre organisation de mieux résister aux effets économiques de la COVID-19, surtout si elle continue à se propager à d’autres pays.

Bien qu’elles puissent être couvertes par une police d’assurance du crédit commercial, il peut être difficile de modéliser ou de prédire les maladies transmissibles comme la COVID-19. Mais pour les entreprises qui vendent à compte ouvert ou qui possèdent des actifs à l’étranger, cette garantie s’inscrit dans une stratégie de gestion des risques élargie et proactive.

Pour en savoir plus, communiquez avec votre représentant des Services spécialisés de Marsh JLT.