Rediffusion de la webémission : stratégies d’assurance et de gestion du risque pendant la pandémie de COVID-19 et pour les années à venir
La poursuite de la pandémie de COVID-19 a des répercussions sur le marché de l’assurance, mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle les conditions sont actuellement difficiles pour les acheteurs, selon les déclarations de collègues de Marsh lors du neuvième épisode de la série de webémissions de Marsh sur la COVID-19.
D’autres menaces, y compris celles que posent les catastrophes naturelles et les troubles importants dans de nombreuses régions du pays, sont susceptibles de rendre le marché de l’assurance encore plus difficile pour les acheteurs, a déclaré Chris Lang, directeur mondial des placements de Marsh pour les États-Unis et le Canada. M. Lang a fait remarquer que le marché était déjà difficile avant la pandémie de coronavirus, principalement en raison de la fréquence et de la gravité croissantes des réclamations, ainsi que de la perception des assureurs qui pensent que les taux ont atteint un plancher après plusieurs années de faiblesse du marché. À l’échelle mondiale, la tarification de l’assurance des entreprises a augmenté de 14 % en moyenne au cours du premier trimestre de 2020, selon l’indice global du marché de l’assurance de Marsh. Il s’agit de la plus forte augmentation observée depuis la création de cet indice en 2012.
Aux États-Unis, la tarification de l’assurance de biens a augmenté de 21 % au premier trimestre. Les assureurs examinent attentivement diverses modalités et prennent des positions de plus en plus fermes, laissant peu de place pour la négociation. Bien qu’il soit trop tôt pour déterminer l’effet des troubles récents dans de nombreuses villes, on peut s’attendre à ce que les assureurs de biens examinent de plus près les modalités pertinentes et les libellés des polices.
M. Lang a souligné que même si le prix de l’indemnisation des accidents du travail a légèrement baissé au cours du premier trimestre, cette baisse a été compensée par un contexte de plus en plus difficile en matière de responsabilité. Bien que l’excédent du marché soit important, les taux d’intérêt ont été bas, et les réclamations ont augmenté en fréquence et en gravité. La COVID-19 a poussé les assureurs à présenter des exclusions relatives aux maladies contagieuses et elle a diminué leur appétit pour la souscription, au moment même où les assurés ont plus de difficulté à prévoir leurs risques.
La tarification de la responsabilité civile des administrateurs et dirigeants pour l’ensemble des programmes a augmenté de 44 % au premier trimestre. On note que 95 % des clients de Marsh ont renouvelé avec des hausses de tarifs pour l’ensemble des programmes, et 89 % avec des hausses de tarifs pour les programmes principaux. Bien que les exclusions visant la COVID-19 ne soient pas encore très répandues, certains assureurs ajoutent des exclusions relatives à l’insolvabilité et d’autres présentent également des lettres de garantie aux acheteurs.
La tarification de la cyberassurance augmente modestement, mais la concurrence et la capacité demeurent fortes. Au premier trimestre, on note que 42 % des clients de Marsh ont renouvelé au même tarif ou à la baisse. Toutefois, la pandémie entraîne un examen accru des souscriptions concernant les cyberrisques, notamment les processus de connectivité à distance, la résilience des entreprises et la planification de la poursuite des activités.
M. Lang a indiqué que même si l’on ne connaît pas encore l’incidence définitive de la COVID-19 globalement et dans des secteurs individuels, on s’attend à ce que le marché reste difficile. Et bien que les acheteurs puissent avoir de la difficulté à obtenir des baisses de taux dans de nombreux secteurs, ils peuvent prendre quatre mesures pour limiter les augmentations :
- Commencez tôt et soyez prêt à répondre à des questions concernant la COVID-19 ainsi que d’autres risques.
- Établissez une stratégie, avec des objectifs clairs quant à ce que vous souhaitez obtenir de votre renouvellement, et envisagez d’apporter des changements à la structure de votre programme.
- Assurez-vous que vos soumissions aux assureurs sont robustes et mettez l’accent sur ce qui distingue votre organisation à l’aide de données solides et concrètes.
- Donnez des exemples précis et soulignez vos stratégies d’atténuation des risques.
En terminant, M. Lang a indiqué que l’appétit des assureurs pour le risque est en évolution et que les pertes actuelles les pousseront probablement à restreindre cet appétit, non seulement en ce qui concerne les pandémies, mais aussi d’autres risques.
Outre les difficultés du marché de l’assurance, les entreprises fonctionnent actuellement dans un contexte incertain. Selon Allison Pan, vice-présidente principale du groupe des risques émergents chez Marsh Évaluation des risques, bien que le processus de réouverture de l’économie ait donné à de nombreux hauts dirigeants un sentiment de confort et de contrôle, cette réouverture ne signifie pas une récupération complète de la pandémie. Par conséquent, les hauts dirigeants doivent trouver un équilibre entre l’optimisme lié au rétablissement et le réalisme nécessaire pour se préparer au prochain défi : la prochaine vague de la pandémie. Pour ce faire, ils doivent notamment intégrer l’agilité stratégique au cycle de prise de décision de leur organisation.
Une partie de la webémission a été consacrée aux questions du public et à leurs réponses. Paul McVey, responsable des réclamations liées aux dommages matériels aux États-Unis chez Marsh, a mentionné qu’en raison de la COVID-19, il sera encore plus difficile pour les organisations de mesurer les pertes d’exploitation potentielles découlant des émeutes actuelles. Selon Laurence Pearlman, vice-président principal du groupe d’expertise en stratégies de main-d’œuvre chez Marsh Évaluation des risques, les employeurs doivent comprendre le changement des risques potentiels qui est associé à un plus grand nombre d’employés travaillant à domicile. Finalement, Sarah Downey, directrice du groupe d’expertise sur la responsabilité civile des administrateurs et dirigeants pour le groupe FINPRO de Marsh aux États-Unis, a souligné l’importance pour les entreprises de renforcer leurs relations avec les assureurs en ces temps difficiles sur le marché de l’assurance, notamment par des appels hors cycle avec les souscripteurs.