Sept questions que les employeurs doivent se poser sur les masques faciaux sur le lieu de travail
Des dizaines de milliers de nouveaux cas de ce coronavirus mortel sont enregistrés chaque jour aux États-Unis, à un moment où de nombreuses entreprises rouvrent leurs portes ou prévoient de le faire dans un avenir proche.
Bien que permettre aux employés de continuer à travailler à distance soit l’option la plus sûre, ce n’est pas possible pour tous les employeurs. Alors que les organisations mettent en place des mesures destinées à protéger leur personnel, des millions d’employés retournent sur des lieux de travail physiques très différents de ceux qu’ils ont quittés au début de l’année. Parmi les changements les plus frappants, on peut citer l’utilisation de masques, conformément aux recommandations des Centers for Disease Control and Prevention (CDC), selon lesquelles les personnes doivent utiliser des masques en tissu lorsqu’elles se trouvent dans des lieux publics.
Tant les employeurs que les employés devront s’adapter à cette nouvelle réalité. Alors que les professionnels de la santé et de la sécurité et d’autres dirigeants s’efforcent de protéger leur population dans un environnement en constante évolution, un certain nombre de questions sont susceptibles de se poser.
Ces considérations ne sont pas exhaustives; chaque employeur doit évaluer les facteurs et les considérations, dont bon nombre sont en constante évolution, qui sont propres à son secteur d’activité, notamment les directives et les conseils des services du gouvernement fédéral et des gouvernements d’État ou locaux. Par ailleurs, il est possible que certaines personnes puissent se trouver dans des situations personnelles qui les empêchent de retourner au travail en toutes circonstances tant qu’il n’y aura pas de vaccin contre la COVID-19. Les employeurs devraient régulièrement s’entretenir avec leurs conseillers juridiques et réglementaires et avec les professionnels de la santé pour suivre de manière continue l’évolution des directives et des orientations des services gouvernementaux et des autorités sanitaires, comme les CDC.
1. Les employeurs devraient-ils rendre obligatoire le port d’un masque facial sur le lieu de travail?
En général, les employeurs doivent suivre les directives du gouvernement, des CDC et des autres autorités sanitaires sur l’utilisation des masques faciaux dans le cadre d’un ensemble complet de mesures, telles que l’éloignement physique et la bonne circulation de l’air, visant à réduire la propagation du virus.
Les employeurs doivent évaluer les circonstances particulières de leur lieu de travail lorsqu’ils déterminent s’ils doivent rendre obligatoire l’utilisation d’un masque. Si une politique de port de masque est introduite, les employeurs doivent l’appliquer de manière générale et de façon à ne pas discriminer les employés en fonction de leur statut de classe protégée, comme l’âge, le handicap ou l’état de grossesse.
Toutefois, les employeurs peuvent faire des exceptions ou prendre des mesures d’adaptation en fonction des besoins ou des circonstances (et peuvent y être tenus), en particulier pour les employés qui ne peuvent pas porter de masque en raison de leur état de santé, de leur pratique religieuse ou pour d’autres raisons. Les employeurs doivent consulter leur conseiller en matière d’emploi et envisager de faire participer les employés dans le processus interactif afin de déterminer les mesures d’adaptation raisonnables pour ces employés. Par exemple, les employeurs peuvent réattribuer les places assises de manière à ce que ces employés ne soient pas à proximité d’autres employés ou leur permettre de travailler à domicile, si possible.
Par ailleurs, tant que les employeurs respectent les directives du CDC, de la santé locale et des autorités gouvernementales, il peut être acceptable de faire des distinctions entre les travailleurs dans un environnement de bureau ouvert et ceux qui ont un bureau privé. Ces derniers peuvent être autorisés à retirer leur masque lorsqu’ils ne sont pas accompagnés, à condition de se couvrir le visage chaque fois qu’ils se trouvent à moins de deux mètres d’un collègue, que ce soit dans leur propre bureau ou à l’extérieur.
Les employés en contact avec la clientèle, notamment ceux des secteurs du commerce de détail et du tourisme d’accueil, doivent porter un masque. Un certain nombre d’États et de villes exigent déjà l’utilisation de masques en public, bien que les détails varient selon les administrations. Dans les endroits où il n’y a pas de tels mandats, les employeurs peuvent toujours demander aux clients qui entrent dans leurs locaux de porter un masque, une pratique déjà adoptée par certains grands commerces de détail.
Toute nouvelle politique doit être rédigée et clairement communiquée à tous les employés. Les employeurs doivent également examiner s’ils devront actualiser les codes vestimentaires pour tenir compte des nouvelles exigences et s’ils adopteront un nouveau code vestimentaire spécialement pour les masques. Par exemple, les employés seront-ils autorisés à porter un masque de leur choix ou certaines couleurs ou certains imprimés seront-ils les seuls autorisés?
Par ailleurs, les employeurs doivent respecter la vie privée de leurs employés en ce qui concerne les renseignements de santé protégés et s’assurer que toute modification des pratiques d’emploi est conforme au droit applicable.
2. Les masques faciaux ne sont pas obligatoires dans mon État. Devrais-je quand même demander à mes employés de les porter?
Les masques sont généralement considérés de la même manière que les autres équipements de sécurité destinés à protéger les employés et les clients. L’Occupational Safety and Health Administration (OSHA) « recommande généralement que les employeurs encouragent les travailleurs à porter des masques au travail. » Au moment de prendre des décisions, les employeurs devraient tenir compte des dangers de leur situation particulière et devraient sérieusement envisager d’exiger des masques dans les situations où il n’est pas possible pour les employés de maintenir une distance adéquate entre eux.
3. Dois-je fournir des masques à mes employés?
Certains États exigent déjà des employeurs qu’ils fournissent des masques. Même dans les États qui ne le font pas, une politique exigeant des employés qu’ils portent leur propre masque peut donner lieu à des défis supplémentaires, notamment le potentiel de demandes de remboursement des salaires et des heures de travail et des uniformes, des défis lorsqu’un employé oublie son masque et des questions relatives à l’efficacité des masques appartenant aux employés. Afin d’améliorer la conformité et l’uniformité, il est de bonne pratique que les employeurs fournissent des masques, même s’ils ne sont pas tenus de le faire, qui sont conformes aux directives des CDC et des autorités sanitaires et qui s’inscrivent dans tout code vestimentaire existant.
4. Quels types de masques faciaux sont les plus appropriés?
Les CDC recommandent que tous les individus âgés de plus de deux ans, à quelques exceptions près, portent des masques en tissu, qui se sont avérés efficaces pour réduire la propagation du virus.
Bien que les CDC ne recommandent pas d’utiliser les écrans faciaux pour les activités quotidiennes normales ou à la place des masques en tissu, ces écrans peuvent offrir certains avantages, notamment permettre à d’autres personnes de voir les expressions faciales de la personne qui les porte et être plus faciles à porter, à nettoyer et à réutiliser. Pour que les écrans faciaux soient efficaces, ils doivent protéger les côtés du visage et s’étendre sous le menton. Les CDC soulignent également que les masques chirurgicaux ou les respirateurs devraient être réservés aux travailleurs de la santé et aux premiers intervenants. Lors de la mise en œuvre de ses politiques, les employeurs doivent tenir compte des types de masques qui sont actuellement offerts à l’achat, soit par l’entreprise, soit par les employés eux-mêmes.
5. Quelles sont mes options si les masques en tissu recommandés par les CDC présentent un risque sur le lieu de travail?
Selon l’OSHA, il appartient aux employeurs de déterminer si l’utilisation de masques en tissu peut présenter ou aggraver un danger. Ces dangers, décrits par l’OSHA et les CDC, sont notamment les suivants :
- La contamination par des produits chimiques utilisés dans l’environnement de travail, qui peut entraîner des problèmes d’inhalation de produits chimiques.
- L’incompatibilité avec les autres équipements de protection individuelle requis.
- Le risque que les sangles des masques se prennent dans les machines.
- Un risque élevé de maladie liée à la chaleur dans certains milieux, comme le travail à l’extérieur.
Les employeurs doivent prendre en compte les dangers ci-dessus et d’autres dangers potentiels, notamment l’inflammabilité des masques, dans le cadre de leur évaluation des risques et, si nécessaire, déterminer d’autres méthodes de protection. Il peut s’agir de l’utilisation d’écrans faciaux ou de masques chirurgicaux pour les employés qui ne peuvent maintenir un éloignement physique.
Par ailleurs, les employeurs doivent consulter régulièrement des experts juridiques et réglementaires pour suivre l’évolution du paysage juridique et pour interpréter les directives et conseiller l’organisation sur la meilleure façon de se conformer aux règlements applicables, tels que ceux de l’OSHA, ainsi qu’aux directives et orientations gouvernementales.
6. Comment puis-je m’assurer que mes employés portent un masque facial approprié?
Selon les directives des CDC, pour être efficace, le masque doit couvrir le nez et la bouche et s’adapter parfaitement aux côtés du visage. La responsabilité du port correct commence avec l’employé, bien que les superviseurs et les collègues puissent attirer l’attention (et doivent être encouragés à le faire) de ceux qui ne portent pas leur masque conformément à ces directives. Les employeurs devraient envisager une formation, comprenant des vidéos expliquant comment la COVID-19 se répand, la justification médicale du port d’un masque et la manière appropriée de porter un masque. Les indices visuels, notamment des affiches, sont généralement utiles pour rappeler aux employés de porter leur masque. Les messages réguliers, même sur les téléphones cellulaires, peuvent également contribuer à renforcer votre message.
En plus d’attirer l’attention de ceux qui n’utilisent pas correctement leur masque, les superviseurs peuvent également renforcer un comportement positif en reconnaissant et en remerciant les employés qui suivent effectivement les directives. Entre autres mesures, les employeurs devraient utiliser des mesures de conformité comme indicateur principal de l’efficacité de leurs politiques et envisager d’introduire un slogan pour aider à minimiser toute gêne associée à cette nouvelle habitude et aider à faire de l’utilisation correcte des masques de protection un élément de la culture de l’organisation. En attendant que le port du masque devienne une habitude, les employeurs devraient envisager d’envoyer régulièrement des rappels à leurs employés.
7. Comment les employeurs peuvent-ils imposer l’utilisation de masques faciaux?
Les employeurs devront réfléchir à leur réponse à ceux qui refusent de porter des masques et mettre en place une stratégie pour protéger les personnes en contact avec leurs clients contre les clients qui refusent de porter des masques, notamment par des avis visibles soulignant les exigences et le droit de refuser de servir les clients qui ne se conforment pas à ces exigences. Il est utile d’envisager de former les collègues en contact avec les clients sur les moyens appropriés d’approcher les clients non conformes.
Le directeur des CDC, le Dr Robert R. Redfield, a décrit l’utilisation de masque en tissu comme « l’une des armes les plus puissantes dont nous disposons pour ralentir et arrêter la propagation du virus », surtout lorsqu’il est utilisé de manière universelle. Lorsque les employeurs établissent la version définitive de leurs stratégies de retour au travail, ou lorsqu’ils la peaufinent, ils doivent envisager un ensemble complet de mesures visant à minimiser la propagation de la COVID-19 et à assurer la sécurité de leurs employés.